Publié le 23 août 2014
Le journaliste Dan Littauer rapporte sur une vague de descentes policières libanaise ciblant les hommes gays, en commençant le 9 août avec l’arrestation de 27 hommes au bain turc Agha Hammam à Beyrouth. D’autres descentes se seraient produites le 14 août, avec 18 hommes arrêtés à deux endroits. On publie des extraits du rapport de Littauer en commençant par l’état actuel des 27 personnes arrêtées initialement:
Six personnes ont été libérés le jeudi (14 août), tandis que les 21 autres ont été transférés à la prison de Zahlé. … 16 des détenus ont demandé à Helem, l’organisation de défense des droits LGBTQI du Liban, pour de l’aide juridique. Ils ne peuvent pas être libérés sans le paiement d’une caution importante, dont l’organisation appelle à des dons.
Le même jeudi, une nouvelle descente a eu lieu dans la matinée sur Sheherazade Hammam [un bain turc] dans le quartier de Burj Hammoud de Beyrouth, avant son ouverture au public avec un employé en état d’arrestation.
En outre, il y a eu des rapports non confirmés d’une autre descente dans une maison privée dans la ville de Tripoli, où des hommes gays étaient réunis, avec 17 personnes arrêtées aussi le jeudi (14 août).
Le personnel du (poste de police) Hbeich a enquêté sur les détenus et leurs dossiers ont été transférés au procureur général, Bilal Dinnawi, alors que les accusations sont en attente.
Dinnawi a informé les cinq organisations “que dans l’ensemble, le procureur général n’est pas intéressé à accuser les détenus pour «avoir des relations sexuelles contre nature », selon l’article 534. Toutefois, dans ce cas particulier, Dinawi a confirmé qu’il pourrait imputer les détenus pour indécence publique (article 521).»
Le procureur général a déclaré qu’aucun test anal n’a été fait parce que les hommes ont «avoués», mais il a également mentionné qu’il aurait pu fait ces tests «s’il voulait.»
La coalition de cinq groupes de défense a demandé au procureur général et au poste de police Hbeich de respecter la dignité des détenus. Elle s’est dite préoccupée par la possibilité que des tests anaux aient été utilisés, alors qu’auparavant ils furent critiqués par des organisations internationales des droits comme une forme de torture.
Dr Hasan Abdessamad, président (de l’Association médicale libanaise pour la santé sexuelle, a déclaré …):
“Les hommes qui fréquentent ces espaces sont généralement de la classe des ouvriers ou des pauvres et ils ne peuvent pas se permettre d’aller à un hôtel ou encore moins d’avoir une maison de vacances, ou de payer une caution considérable. Ils sont souvent pas ouverts comme gay et la police a maintenant mis leur vie en danger parce que leurs familles et communautés seront informés, et ils ne sont pas généralement très tolérant des gays.
“Pourquoi les autorités ciblent les homosexuels pauvres et si c’était une campagne sur «la décence publique,» pourquoi seuls ces établissements ont été sélectionnés?”
…
Joseph Aoun, un militants libanais des droits LGBTI, m’a dit: «Notre pays essaie de faire des victoires imaginaires plutôt que de faire face à leurs échecs à d’autres niveaux. Ils sont prêts à cibler les minorités et les homosexuels comme ce sont des sujets engageants.»…
Le moniteur des médias LGBT libanais (Lebanese LGBT Media Monitor) a lancé une campagne de twitter #HammamRaid et #NoMoreRaids, invitant les gens à les utiliser en signe de protestation et pour sensibiliser le public.
Pour en savoir plus, lire l’article intégral au Huffington Post: “Lebanon Launches Police Raids Targeting Gay Men.”
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